Back

Méthodes employées par les États pour ouvrir leurs moyens d’obtention du droit d’exercer 

Subaita Rahman | mai 20, 2025

Aux États-Unis, les principaux secteurs réglementés, tels que l’éducation, l’ingénierie et les soins de santé sont confrontés à d’importantes pénuries de main-d’œuvre qui devraient s’aggraver dans les prochaines années. Les experts dans le domaine des soins de santé prévoient une pénurie de plus de 900 000 membres du personnel infirmier d’ici 2030 et jusqu’à 86 000 médecins d’ici 2036, à mesure que la population du pays vieillit et que les praticiens actuels prennent leur retraite. Toutefois, il ne s’agit que de prévisions de référence pour maintenir les services de santé actuels. Pour s’attaquer suffisamment aux disparités en matière de santé dans les zones historiquement mal desservies, ce nombre passe à une pénurie de 117 100 à 202 800 médecins d’ici 2036.  

Malgré le besoin urgent de pallier les pénuries de main-d’œuvre, d’après les estimations, deux millions d’immigrants diplômés de l’université sont actuellement sous-employés et sous-utilisés. Comme l’a reconnu le gouvernement fédéral dans le rapport « Combler l’écart » du ministère du Travail, une approche pour rationaliser la réintégration sur le marché du travail consiste à réformer les droits d’exercer. Les États peuvent pallier les pénuries de main-d’œuvre en réduisant les obstacles à l’obtention d’un droit d’exercer et en offrant un meilleur accès aux résidents formés à l’étranger. 

Chaque État fixe ses propres conditions d’éligibilité pour l’obtention d’un droit d’exercer. À l’heure actuelle, 1 emploi sur 4 nécessite un droit d’exercer, une certification ou une autre qualification formelle qui reconnaît l’éducation et la formation des travailleurs, et autorise ces derniers à exercer leur profession. Il y a soixante ans, ce nombre était de 1 emploi sur 20. Malgré cette multiplication par cinq, les conditions d’admissibilité à l’obtention d’un droit d’exercer tiennent rarement compte de la formation et de l’expérience acquises dans d’autres pays. Par conséquent, bon nombre des emplois les plus demandés dans des secteurs comme les soins de santé exigent que des immigrants et des réfugiés déjà expérimentés reprennent des études et une formation coûteuses et chronophages. Les médecins formés à l’étranger doivent franchir un obstacle particulièrement élevé, car de nombreux États exigent qu’ils recommencent leur internat médical aux États-Unis malgré leur expérience de travail à l’étranger en tant que médecins.  

Récemment, le Maryland, la Virginie et l’Utah ont introduit des réformes susceptibles d’accroître de manière significative l’accès à l’obtention d’un droit d’exercer et de pallier les pénuries de main-d’œuvre. Pour les autres États intéressés, ils donnent l’exemple. 

Le Maryland a élargi les options pour les examens de compétence en anglais pour permettre à davantage de membres du personnel infirmier formés à l’étranger d’obtenir un droit d’exercer et de faire face aux pénuries de main-d’œuvre dans l’État. Avant les modifications réglementaires, le Maryland Board of Nursing n’avait approuvé qu’un nombre limité de tests en anglais, ce qui posait un défi important aux candidats ayant besoin d’autres options d’examen. Les options élargies de tests en anglais offrent un meilleur accès et une plus grande souplesse au personnel infirmier formé à l’étranger sans compromettre la qualité des soins. D’après les prévisions, au moins 80 membres du personnel infirmier du Maryland peuvent tirer parti de ce changement de règle. 

En avril, la Virginie a adopté une loi établissant un moyen de permettre aux médecins diplômés à l’étranger (IMG, ou International Medical Graduate) éligibles d’exercer la médecine dans le cadre d’une licence provisoire et restreinte pendant qu’ils obtiennent le plein droit d’exercer. Pour être admissibles à une licence provisoire, les IMG doivent démontrer qu’ils ont au moins cinq ans d’expérience préalable dans la pratique médicale, réussir les étapes 1 et 2 de l’examen de licence médicale des États-Unis et obtenir un certificat de l’Educational Commission for Foreign Medical Graduates (Commission éducative pour les diplômés étrangers en médecine). Les IMG peuvent ensuite travailler dans le cadre d’un droit d’exercer provisoire pendant deux ans, tout en bénéficiant d’une formation supplémentaire, après quoi ils peuvent demander une licence restreinte renouvelable de deux ans pour exercer dans les zones médicalement mal desservies de l’État. Après avoir exercé dans le cadre de leurs licences provisoires et restreintes, et avoir effectué des tests et formations supplémentaires, les IMG peuvent alors exercer leurs compétences dans le cadre d’une licence complète et partout dans l’État, tout comme leurs pairs formés aux États-Unis. 

Enfin, l’Utah est à l’avant-garde du pays en matière de promotion d’économies inclusives pour les personnes formées à l’étranger. L’année dernière, les législateurs de l’État ont adopté des amendements au code des licences professionnelles de l’État qui ont créé des moyens inclusifs d’obtention d’un droit d’exercer pour les personnes qui sont ou ont déjà été autorisées à exercer dans un autre État, territoire ou pays, et/ou qui ont une formation, une expérience et des compétences qui démontrent leur compétence. En vertu des amendements, les personnes précédemment titulaires d’une licence peuvent obtenir une licence si elles prouvent que (1) elles ont au moins un an d’expérience pratique dans le cadre d’une licence délivrée dans un autre État, territoire ou pays ; ou (2) les exigences de droit d’exercer de l’autre État, territoire ou pays sont « substantiellement similaires » aux exigences de l’Utah. Les IMG (et d’autres professionnels) peuvent recevoir une licence si leur formation et leur expérience sont jugées substantiellement similaires à la formation et à l’expérience requises par l’État. Neuf des départements de l’État ont été habilités à prendre ces décisions pour les licences, y compris le département de la Santé et des Services sociaux, le département de la Sécurité publique et le conseil d’éducation de l’État. 

Le Maryland, la Virginie et l’Utah démontrent qu’une réforme sensée des licences professionnelles est possible. Ces États comprennent le besoin urgent de pallier les pénuries dans des domaines comme les soins de santé et l’éducation, et reconnaissent les possibilités et le talent que représentent leurs résidents formés à l’étranger. D’autres États peuvent suivre leur exemple et prendre des mesures pour pallier leurs propres pénuries de main-d’œuvre. 

WES a publié un ensemble complet de recommandations en réponse à l’étude « Bridging the Gap for New Americans ». Apprenez-en plus et partagez le rapport complet

Want to stay in the loop?

Sign up for our Newsletter. 
We’ll share updates, what we’re learning, and opportunities through our email list.

Vous pourriez également être intéressé par :

Mobilité mondiale

Combler le fossé linguistique : autonomiser les professionnels immigrants grâce à des programmes d’anglais contextualisés

Sharif Krabti |

group of nurses smiling, hero image for USPP blog on nursing ELL requirements
Mobilité mondiale

Indispensables ou inutiles ? Examens d’anglais pour les Infirmières et infirmiers formés à l’étranger  

Subaita Rahman |

collage of three photos for IRCC levels plan response blog
Mobilité mondiale

Au-delà des chiffres : l’évolution des priorités du Canada en matière d’immigration

Subaita Rahman |